Module 2 : Dieu nous parle pour nous conduire à la vie

Après avoir posé le cadre fondamental, nous commençons avec le module 2 à voir comment Dieu réalise son dessein d’amour pour nous. Dieu ne peut pas nous unir à lui dans l’amour sans l’engagement de notre liberté. Et pour cela, il nous parle de différentes manières. Il se révèle aux hommes et la foi est la réponse, l’ouverture de notre cœur et de notre esprit à cette révélation. Autrement dit, la foi relève d’une rencontre, d’une expérience, d’une écoute. Notre vie sur terre est la réponse à un appel.


Année A

      La fête de la Toussaint nous invite à comprendre le travail que Dieu attend de nous comme un travail de sanctification. Nous avons vu, avec l’image du vase, l’exercice intime de notre liberté comme ouverture ou fermeture au don de Dieu. Avec la séance sur la sainteté, nous voyons que la perfection à laquelle nous sommes appelée est celle de la charité divine et que celle-ci est proportionnée à l’ouverture de notre cœur. En nous ouvrant au don que Dieu nous fait de lui-même et de son amour, nous devenons capables d’aimer Dieu en retour. On s’ouvre, on se laisse toucher, attirer et on répond ainsi à l’amour par l’amour. L’amour véritable est sortie de soi, élan, abandon amoureux à la tendresse de Dieu. L’image du vase nous aide à entrer dans cette logique amoureuse, à ne pas réduire l’amour à un moralisme héroïque. Il nous faut passer d’un « vouloir aimer » volontariste à un humble désir d’aimer. L’amour véritable est un don de Dieu. Nous pouvons le laisser naître en nous par l’exercice de la foi et de l’espérance. La foi engendre l’espérance et l’espérance engendre la charité. Cette séance sur la sainteté pose les bases d’une vie morale vraiment chrétienne c’est-à-dire animée par les vertus théologales.

        Reste à comprendre la manière dont Dieu nous parle pour éveiller en nous une véritable espérance. On peut comprendre intellectuellement le dessein d’amour de Dieu sans être vraiment touché. Beaucoup ne mettent pas leur joie en Dieu faute de comprendre vraiment la Parole du Royaume, de découvrir le trésor caché. On peut savoir beaucoup de choses et ne rien voir. C’est pourquoi Dieu ne veut pas parler à notre tête mais à notre cœur. Il veut illuminer les yeux de notre cœur pour nous faire voir quelle espérance nous ouvre son appel. Au-delà des mots, la révélation est une illumination intérieure. Au-delà des raisonnements, notre intelligence est un œil qui a besoin de lumière. Dieu nous parle d’abord en nous éclairant. Il veut que nous marchions dans la lumière en non dans les ténèbres. Le but de la deuxième séance est d’apprendre à discerner la vérité que Dieu met en eux. Beaucoup ne se rendent pas compte que Dieu leur parle dans le secret. C’est une initiation à la sagesse : se laisser éclairer par Dieu, voir le Royaume et toute chose dans la lumière du Royaume. Et une initiation aux Saintes Ecritures comme autant de paroles de sagesse.

       Dieu nous parle d’abord de l’intérieur. Mais il nous parle aussi par le canal des autres. L’image du berger nous aide à le comprendre. Pour avancer dans la bonne direction et sur le bon chemin, nous avons besoin d’un modèle, d’un guide, d’un berger qui marche avec nous et devant nous. C’est le moment de parler de la révélation dans l’histoire : Dieu a parlé par les prophètes. Il a conduit son peuple par des hommes inspirés. C’est aussi une première approche de l’Eglise : aujourd’hui encore Dieu nous instruit et nous guide par des pasteurs et plus largement des témoins. En réalité, nous pouvons tous être des signes de Dieu les uns pour les autres. Nous sommes faits pour avancer ensemble, pour nous aider les uns les autres à entendre ce que Dieu murmure dans le secret de notre cœur. C’est en même temps une initiation à l’évangélisation : par l’exemple et la parole, nous pouvons aider tout homme à voir le chemin et le but.

         Nous n’avons pas encore parlé du mystère de l’Incarnation, mais on peut déjà deviner que le vrai et unique pasteur, c’est Jésus lui-même. Il est la plénitude de la révélation. Il est présent et agissant dans son Eglise comme le bon berger prenant soin de ses brebis. Il veut rassembler tous les hommes dans cet unique bercail qu’est l’Eglise. Par là nous nous préparons à nous ouvrir avec le temps de l’Avent au mystère du Verbe fait chair venu chercher les brebis perdues et les porter sur ses épaules pour les conduire jusque dans le Royaume de son Père.